Stationnements d’hôpitaux: le PLQ promet des tarifs plafonnés à 7$ par jour

Après s’y être refusé, le chef du Parti libéral du Québec, Philippe Couillard, s’engage à tirer vers le bas les frais de stationnement des établissements de santé.
Le gouvernement a désormais « les moyens » de démanteler cette « barrière relative » aux soins de santé, a-t-il indiqué en plein milieu du stationnement de l’hôpital de la Cité-de-la-santé, à Laval, samedi avant-midi. Le coût d’une place de stationnement : 13 $ par jour.
Les tarifs de stationnement des hôpitaux seront plafonnés à 7 $ par jour (après quatre heures). Les patients, les visiteurs et les employés ne débourseront pas un sou de plus, a promis M. Couillard. Que le centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) et le centre universitaire de santé McGill (CUSM), qui imposent des frais de stationnement de 24 $ pour jour, se le tiennent pour dit. « De tels prix peuvent représenter un fardeau financier pour des personnes qui ont déjà à vivre avec l’épreuve de la maladie. Et, ça peut aussi décourager des visiteurs et contribuer à l’isolement des [patients] », a soutenu M. Couillard.
Par ailleurs, les centres hospitaliers qui ont adopté des tarifs inférieurs à 7 $, ne pourront modifier leur grille tarifaire, a précisé le chef libéral.
Par ailleurs, le PLQ allongera la période gratuite de stationnement à l’hôpital de 30 à 120 minutes. Aussi, aucun frais ne sera imposé aux patients atteints de maladies chroniques ou nécessitant des traitements réguliers ― comme les individus souffrant d’insuffisance rénale subissant des traitements d’hémodialyse ou les personnes souffrant d’un cancer subissant des traitements de chimiothérapie ou de radiothérapie, par exemple. « On va travailler par la suite avec les comités d’usagers et les associations médicales pour déterminer en détail les situations autres qui pourraient être visées de façon à être équitable pour tous les Québécois », a indiqué le premier ministre.
Les visiteurs des aînés hébergés en centre d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD) n’auront plus à débourser quoi que ce soit pour stationner leur véhicule devant la résidence de leur proche.
Le PLQ promet de mettre de côté quelque 100 millions de dollars par année pour compenser ― « pleinement », a précisé M. Couillard ― le manque à gagner des établissements de santé et de services sociaux. « Nous répondons à des besoins exprimés par la population. Nous souhaitons faciliter la vie des patients qui doivent parfois débourser des montants importants pour obtenir des traitements. Nous voulons aussi faciliter et favoriser les visites des familles et des proches de ces patients et des personnes hébergées en CHSLD », a déclaré M. Couillard.
Le PLQ s’est lancé samedi dans une surenchère avec la CAQ. En effet, le parti politique de François Legault propose depuis des lunes de s’attaquer aux « tarifs injustes et abusifs du ministre Barrette » en instaurant un tarif maximum de 7 $ à 10 $ par jour dans les établissements où les tarifs sont déjà supérieurs à ces montants.
Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, jugeait la proposition de la CAQ ― un « parti de droite », un « parti comptable » ― déraisonnable. « Un jour, il y aura à faire un choix entre une tarification de certains stationnements et les soins prodigués aux citoyens. Nous, on met le focus spécifiquement et précisément sur les soins à donner aux patients dans le cadre budgétaire qui est le nôtre », a-t-il fait valoir à l’Assemblée nationale au printemps 2017.
L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) a dénoncé au fil des dernières années non seulement une hausse des frais de stationnement dans les établissements de santé et de services sociaux, mais également l’imposition de tarifs dans des aires de stationnement auparavant gratuites. Elle y voit une « barrière supplémentaire à l’accessibilité aux services ».
« Le prix des stationnements est un problème depuis longtemps. Mais l’enjeu était essentiellement […] financier », a fait valoir M. Couillard samedi.
Il « aurait été contre-productif » de prendre un tel engagement plus tôt, selon lui, « puisque les établissements auraient dû utiliser l’argent des services afin de payer les stationnements ». Les soins de santé auraient nécessairement écopé. « Maintenant, on a les moyens de le faire », a-t-il poursuivi.